Marine Lanier
Updated — 08/07/2021

Texts

Statement

2021

Née en 1981 à Valence, Marine Lanier vit et travaille entre Crest et Lyon. Après des études de géographie, lettres et cinéma, elle est diplômée de l'École Nationale supérieure de la Photographie en 2007. Aujourd'hui, elle est représentée par la galerie Jörg Brockmann (Suisse).
Marine Lanier expose son travail en France et à l'étranger. En 2016, elle publie une monographie de son travail aux éditions Poursuite, Nos feux nous appartiennent, accompagnée par un texte de l'écrivain Emmanuelle Pagano. En 2021, une nouvelle monographie sera publiée chez le même éditeur, Le Soleil des loups.

Issue d'une famille d'horticulteurs et de marins, sa recherche est centrée autour des questions de l'écologie, de la structure clanique, du lien et de l'appel de l'aventure. Son approche relève de la fable documentaire ou encore du "réalisme magique".
Elle explore des lieux interlopes, inaccessibles, où le danger et le mystère planent : l'ancienne pépinière abandonnée de son père, un volcan endormi, les vagues d'un barrage, la géologie d'une terre bouleversée par les conflits et les tremblements de terre en Arménie, un jardin-laboratoire au pied d'un glacier sur le tracé de l'épopée d'Hannibal dans les Alpes.

Les personnages marginaux et l'univers irrationnel la fascinent, depuis plusieurs années, elle a photographié des communautés masculines tels des élagueurs et jardiniers ; ou encore deux frères, sortes d'enfants-loups, vivant en autarcie au-dessus d'un relief inversé en Ardèche ; l'itinéraire de son arrière-grand-père Capitaine de vaisseau par le prisme des superstitions de marins ; des contrebandiers et autres déserteurs à la frontière italienne ; un groupe d'hommes détenus qui échafaudent ensemble un langage codé.

La question du récit et de la métamorphose sous-tend l'ensemble de son travail, il s'agit souvent de l'invention d'un destin individuel clivé au sein des rituels d'un groupe. Son approche plastique est sensorielle, immersive, parfois hallucinée. Elle utilise souvent la lumière de l'éclipse, les symboles, les monochromes proches de la couleur des rêves, de la sidération, qui nous transportent vers un renversement des valeurs de ce monde.

Texte de Laurence Lochu

Publié dans le catalogue du Mois européen de la photographie, Éditions Paul di Felice et Pierre Stiwer, Luxembourg, 2021

Marine Lanier, photographe au bord du réel

Par Luc Desbenoit, Télérama, n°3657, février 2020

Entretien avec Marine Lanier

Festival Les Boutographies, Pavillon Populaire, Montpellier, 2014 (extrait)

Des échos

Par Nina Ferrer-Gleize, 2013
Revue Utopia, Guide Culturel Rhône-Alpes, 2014

Texte de Pascal Thévenet

Pour l'exposition Il ne sentait pas le vin, il sentait la boue, la lie des cuves, Commande de la conservation départementale du patrimoine de la Drôme, Château de Suze-la-Rousse, 2010

Texte de Jean-Christophe Bailly

Revue Inframince n°4, Editions Actes Sud, Arles, 2008 (extrait)