Max Bondu
Updated — 04/07/2024

Truant School

Truant School, vision de nuages

Depuis 2020, la Truant School rassemble artistes, architectes, sociologues, scientifiques, musiciens, danseurs, philosophes et chercheurs de divers domaines de la connaissance pour réfléchir, discuter et créer une œuvre commune autour de la notion de nuages. Il s’agit d’un processus itératif et collectif qui vise à appréhender la condition contemporaine du nuage et ses nombreuses facettes. Organisée par les architectes, artistes et éducateurs Tiphaine Abenia, Max Bondu et Uri Wegman, (Myriam Treiber, de 2020 à 2022), cette plateforme souhaite générer des formats multidirectionnels de connaissance, d'enseignement et d'action.


Le grondement du moulin, 2023
Installation in situ, Arts Letters & Numbers, Averill Park (États-Unis)
Pièce sonore, transducteur de surface, cuivre, dimensions variables

En collaboration avec Tiphaine Abenia & Uri Wegman, dans le cadre de la Truant School, vision of clouds #3

Le moulin faisait partie de l'usine textile Faith Mills, construite en 1829 dans la ville d'Averill Park, dans l'État de New York. Ce bâtiment à ossature de bois de 600 m2 sur deux étages tirait son énergie du ruisseau Wynantskill qui coule à proximité. Faisant désormais partie du campus Arts Letters & Numbers, le moulin a été pendant des années la première source d'énergie de la plateforme éducative, accueillant des ateliers et des programmes pour les visiteurs locaux et internationaux.

Actuellement en rénovation, il attend sa nouvelle transformation pour lui permettre d'être à nouveau un espace de rassemblement et d'apprentissage. Le moulin est fermé, en suspens, mais sa structure puissante conserve toujours tout son potentiel. Dans cet entre-deux, le moulin est suspendu dans le temps et dans l’espace. Cette suspension est l'occasion de s'accorder avec les signaux infra-perceptifs, tels que le champ électromagnétique. La charpente en bois et en acier du moulin est transformée en une grande antenne, captant les lignes électriques, les signaux de télécommunication et les événements cosmiques.

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Plan libre 199 - Vision de nuages
Journal de la Maison de l'Architecture Occitanie-Pyrénées, décembre 2022-janvier 2023

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Ciel continu, 2022
Installation, dimensions variables

Tiphaine Abenia, Max Bondu, Julien Griffit, Myriam Treiber, Uri Wegman


Vues de l'exposition Biennale suisse du territoire - (non) finito, Truant School, Lugano, 2022

'Cause it's changing in the big sky
It's changing in the big sky now 
We're looking at the big sky
You never understood me 
You never really tried 
This cloud, this cloud 
Says Noah 
C'mon and build me an ark 
And if you're coming, jump 
'Cause we're leaving with the big sky 
We're leaving with the big sky, yeah honey 
We're leaving with the big sky 
Hup! In the big sky 
We're looking at the big sky, honey 
You want my reply? 
What was the question? 
I was looking at the big sky 
(The Big Sky – Song by Kate Bush, 1985)

Recherchant la trace de la toute première plante angiosperme apparue sur Terre, dont les fleurs auraient éclos voilà plus de 140 millions d'années, des botanistes sont parvenu·es à reconstituer le profil de la flore ancestrale. C’est au Crétacé, alors que la planète était bien plus chaude et riche en gaz à effet de serre, que cette toute première fleur se manifesta. Elle ressemblait de façon troublante à une fleur de Magnolia. 

Au travers de l'une des hautes fenêtres cintrées de l'orangerie, une caméra observe l'immense Magnolia grandiflora du parc Saroli de Lugano et étend son cadrage au ciel de la villa. Le film est continu, de jour comme de nuit, saisissant le bruissement des feuilles, les halos d'une pollution lumineuse, le passage des nuages, la course des luganais·es.

Emplissant le ciel, les nuages emprisonnent aussi l'excès de chaleur et les particules de pollution. L’air que nous respirons a perdu de son innocence ; il est devenu visible, lourd, chargé. Alors que les nuages rendent intelligible la transformation de l’atmosphère en un paysage artificiel construit par l’humain, la hausse actuelle des températures redonne au Magnolia son ciel d'origine. L’observer aujourd'hui, c'est reconnecter le présent au passé, comme au futur.

Le film présenté à Lugano capture les signes d’un échantillon de ciel en mouvement. Les dynamiques saisies ne sont régies par aucune loi linéaire et résistent aux tentatives d’anticipation probabilistes. Un robot apprenti tente de se saisir de ces fluctuations atmosphériques. Il en repère les manifestations, en interprète les signes et les traduit sous la forme d’une première partition. Ce script parvient jusqu’à une imprimante matricielle qui dessine, point par point, la mémoire d’un ciel contesté. 

Capture d'écran

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A vision of clouds, 2021
vidéo, 49'56

Commissionné par Tiphaine Abenia, Max Bondu, Myriam Treiber & Uri Wegman

Avec : Alan Ruiz, Alessandra Mariani, Alexia Mathieu & Rob van Leijsen, Alexia Turlin, Anaïs Tondeur, Aurélien Catros, Benjamin Weber, Blaise Parmentier & Guillaume Pellay, Camille Fréchou, Corrina Studier, Dennis Pohl, Emanuele Coccia, Equipe Pranvera, Estelle Sauvage, Frank Westermeyer & Sylvie Boisseau, Guillaume Linard Osorio, Guillaume Robert, Hanna Kanto, Jana Kolb, Joanne Pouzenc & Sébastien Martinez Barrat, Julien Griffit, Julius-Maximilian Münch, Karin Schlageter & Marie Limoujoux, Konstantin Neumann, Kyrill Charbonnel, Leo Schweiger, Lisa Mazenauer & Simon Wüst, Luis Callejas & Victor Maréchal, Magali Wehrung, Mandana Bafghinia & Quasi Objects, Marie-Luce Nadal, Mathilde Chenin, Maud Soudain, Max Bondu, Michelle Montnacher, Myriam Treiber, Nicolas Prignot, Pauline Julier, Pavle Stamenovic, Pierre Boudon, Simon Ripoll-Hurier, Simon Rousset, Sophie Houdart, Thomas-Bernard Kenniff, Tilo Steireif, TiphaineAbenia, Truant School team et Uri Wegman


Catch a cloud and send it to us, 2021

Contributions, de gauche à droite : Alexia Turlin, Aurélien Catros, Maud Soudain, Guillaume Robert, Camille Frechou, Simon Ripoll-Hurier, Marie Limoujoux & Karin Schlageter, Anaïs Tondeur, Mandana Bafghinia, Blaise Parmentier, Julien Griffit, Léo Schweiger...

Fin 2021, l’air est saturé. Lourd. Dense. Est-ce vraiment de l’air ? Nous semblons vivre dans un nuage en constante densification, composé de particules, de bactéries, de gouttelettes, de données, d’ondes, d’intelligence artificielle, de pollens mutants, de pollution visuelle, d’éblouissement solaire. L’ère de l’insouciance est terminée, il nous faut naviguer le nuage.