La friteuse, 2014
Acier inoxydable, aluminium, dorure à l'or fin, laiton, terre autodurcissante, laine, papier, carton, peinture, impression numérique, fil, perles, papier millimétré, graphite, cadre
Vues de l'exposition collective Pop Up, Astérides, Friche la Belle de Mai, Marseille
● Nous trois, texte écrit par Sarah Tritz et Émilie Perotto, janvier 2014
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Nous nous sommes rencontrées en 2006, toutes deux résidentes à Astérides.
Même si nos pratiques semblaient formellement bien éloignées, que nos méthodes de travail se positionnaient aux antipodes, nous avions l'impression de parler une langue commune. Nous avons entamé très rapidement une correspondance. En ont découlé en duo un blog, une sculpture, une résidence, une exposition, une installation, un texte, pour lesquels ils nous a le plus souvent fallu travailler à distance, dans une confiance totale à l'autre.
Dans cet échange à deux se pose la question de l'adresse. À qui, finalement destinons-nous notre part de la collaboration ? À l'autre de nous deux, comme un cadeau ? Ou bien à un autre plus anonyme ? Ce travail nous pousse assurément dans nos retranchements plastiques. Il permet à l'une de se risquer à un lâcher prise baroque, et à l'autre une radicalité mécanique et minimale. Ainsi se crée une troisième artiste, une sorte d'hybride faite de ce qu'on n'ose pas seule, qui propose une nouvelle pratique artistique non pas à un entre-soi, mais bien au visiteur quel qu'il soit.
Pour Pop-Up, de façon radicale, nous avons décidé que Sarah se chargera du haut de la sculpture, Émilie du bas. Nous nous sommes fixées sur une famille de matériaux, une échelle.
En 2014, nos recherches sont toujours plastiquement éloignées, et pourtant, elles se retrouvent en un point : nous nous nourrissons chacune d'observations d'objets du quotidien, ou d'un autre temps, que nous rassemblons et synthétisons dans des formes évoquant leurs sources diverses et variées.
Nous convoquerons donc pour cette exposition l'électroménager, une frite, l'armurerie médiévale, les sculptures d'Elisabeth Ballet, les circuits pour voitures électriques d'enfants, le motif formé par la rencontre entre le plafond à léger creux et le mur du fond de la salle d'exposition.
En découlera une sculpture homogène mais composite, chargée de 8 années d'une réflexion commune sur l'art et la vie.
4 photographies numériques, 33 x 21 cm chacune