L'intérêt de l'artiste à ce type d'exercice repose d'abord et avant tout sur la prise en compte d'un existant, qu'il soit patrimonial, social, humain ou technique. S'il n'a jamais encore eu l'occasion d'intervenir sur un édifice dans l'amont de sa construction, Samuel Rousseau s'est toujours appliqué à concevoir une œuvre qui s'y intègre le plus pleinement, qui soit le symptôme d'une activité intérieure, soucieux de trouver une solution plastique qui fasse corps avec le lieu sur lequel il est invité à opérer. Qu'il s'agisse d'une vidéo projection ou d'un dispositif lumineux, Rousseau vise chaque fois à rendre compte soit de la fonction du lieu sous une forme allusive de l'activité qui lui est propre, soit d'un argument culturel qui le caractérise et le détermine, soit d'une réflexion plus générale sur la relation qu'entretient l'homme à l'architecture.

Dans ce contexte, il résulte que les interventions monumentales - au sens premier du mot - de Samuel Rousseau multiplient volontiers les jeux entre le dehors et le dedans, le contenu et le contenant. A l'appui d'une technicité de pointe qui décline toutes les technologies nouvelles possibles, celles-ci nécessitent le plus souvent d'entrer dans la chair même du bâtiment de sorte à ce que la liaison soit la plus accomplie. A cette fin, les outils que Samuel Rousseau emploie le sont par lui comme un matériau nouveau qui permet au bâtiment de gagner un supplément d'âme. Véritable champ d'expérimentation, les œuvres qu'il est amené à réaliser en relation avec l'architecture ne sont autres que l'expression d'un double défi : d'une part, celui de s'inscrire à l'ordre du monumental ; de l'autre, celui d'habiter un lieu.